CHRD Lyon | Génération 40. Les jeunes et la guerre
Organisée à l’initiative du CHRD de Lyon, l’exposition « LES JOURS SANS » opère une plongée dans ce que fut le quotidien des Français durant et après la Seconde Guerre mondiale. Comment faire face non seulement aux drames et tragédies de la guerre, à l’humiliation de la défaite mais aussi aux pénuries de toutes sortes, aux prélèvements massifs de l’occupant, à la désorganisation de l’économie dans un pays qui vient à manquer de tout ? Quelles furent les stratégies de survie ? Quels furent les comportements ? Quels furent les effets, réels et symboliques, de la privation de nourriture à l’échelle d’une société ? sont parmi les questions que pose l’exposition.
CHRD
Communiqué de presse
18 Juin 2018

GÉNÉRATION 40

LES JEUNES ET LA GUERRE

Du 14 novembRE 2018 au 26 mai 2019

Centre d'Histoire de la RÉsistance et de la DÉportation

Lyon, France

L’exposition Génération 40. Les jeunes et la guerre dressera le portrait d’une jeunesse multiple, transformée par l’expérience de la guerre et de l’Occupation. Des jeunes présentés à travers leurs choix et engagements, mais aussi sous l’angle des contraintes, des mots d’ordre et des sollicitations dont ils furent constamment l’objet.

Fruit d’un vaste travail de recherche et de collecte – comprenant témoignages directs mais aussi objets - l’exposition Génération 40. Les jeunes et la guerre vise à dresser le portrait d’une classe d’âge, les « J3 », qui vécurent leur adolescence ou l’entrée dans l’âge adulte au cours des quatre années de l’Occupation.

Au-delà des engagements de certains, les jeunes qui vécurent les épreuves de l’Occupation et de la Collaboration composèrent un groupe hétérogène, dans lequel chacune et chacun avait conscience d’appartenir à une classe, un milieu social déterminé. Jeunesse populaire et jeunesse bourgeoise ne se côtoyaient guère, quand la séparation des sexes paraissait aller de soi, idée entretenue par la Révolution nationale portée par le gouvernement de Vichy.

En dépit de ces distinctions, que viendront atténuer les circonstances, les jeunes eurent en commun d’avoir été l’objet de multiples sollicitations et tentatives d’encadrement, au sein de leur famille, mais aussi par Vichy qui plaçait en eux sa grande œuvre de régénération.

Les diverses organisations de jeunesse créées par le gouvernement de Vichy dans le cadre de sa campagne de Révolution Nationale, l’attention portée à l’enseignement, aux apprentissages, à la formation morale, sportive et professionnelle témoignaient ainsi de son intérêt pour la « jeunesse ».

Encadrer et enrégimenter les jeunes constituaient la toile de fond de l’action politique du régime de Vichy, renforcée et soutenue par les exigences allemandes. À partir de 1942, les jeunes commencèrent à subir de lourdes contraintes. L’une d’elle concerna l’institution par la loi du 16 février 1943 du service du travail obligatoire (STO) pour les jeunes hommes âgés de 20 à 22 ans, événement qui devait signifier pour certains la fuite dans le maquis et l’entrée dans la Résistance.

Afin de retracer ces parcours, le CHRD a lancé pour l’exposition Génération 40, une vaste campagne de collecte. Ces témoignages directs, objets, photographies, archives, parfois des inédits, viendront enrichir les collections du musée par la suite.

Le CHRD est ainsi allé à la rencontre d’une vingtaine de témoins clefs, qui avaient entre 12 et 25 ans durant la période dont :
  • Le futur ministre des Affaires Étrangères de François Mitterrand, Roland DUMAS (18 ans en 1940), y relate avec précision la manifestation du 19 mai 1942 contre le concert de l’Orchestre de la Philharmonie de Vienne, programmé le soir même salle Rameau par le régime de Vichy. Première manifestation contre Vichy en zone libre, la manifestation contre la Philharmonie associait étudiants résistants missionnés par le général de Gaulle depuis Londres – « empêcher par tous moyens la tenue du concert » – et des Lyonnais scandalisés par la provocation.

  • Issue d’une famille d’origine juive convertie au protestantisme depuis trois générations, le traducteur et romancier Georges-Arthur GOLDSCHMIDT (12 ans en 1940) se souvient des raisons qui poussèrent ses parents à l’envoyer, lui et son frère, depuis Hambourg en Italie avant qu’ils ne trouvent, in extremis, un refuge temporaire dans un pensionnat savoyard de Megève. Quasi livrés à eux-mêmes, il raconte le sadisme de certains de leurs camarades, la solidarité d’un village montagnard, la montée de la peur, l’embrigadement de la jeunesse allemande, y compris sur son frère aîné, et comment la langue nazie raidissait alors les nuques et redressait les corps.

  • Alors jeune fille de la bourgeoisie lyonnaise, Marie-Thérèse MORAT (14 ans en 1940) se souvient des expériences nouvelles – telles qu’aller faire du vélo du vélo dans les fermes, jouer dans les champs - que représenta cette période de pénurie et de bouleversement des usages habituels.  

  • La résistante, Jeannine PEYSSON (17 ans en 1940) raconte comment elle intégra le réseau Polytechnique. Recrutée par Mme Brunschwig, sa professeure de philosophie, à la suite d’une dissertation sur la notion de « liberté puis arrêtée en juillet 44 place Bellecour, elle sera brutalisée par Klaus Barbie puis emprisonnée au fort de Montluc, jusqu’à la libération de Lyon, le 24 août 1944.

  • L’ancien joueur de football professionnel des « Verts », Émile ROBERT (18 ans en 1940), raconte comment il fut rattrapé par la réquisition du STO et envoyé en Autriche dans le massif du Dachstein construire des barrages à 2.000 m d'altitude.

 

COMMUNIQUÉ DE PRESSE

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